Persia Winslet
Messages : 69 Date de naissance : 29/10/1994 Date d'inscription : 05/02/2012 Age : 29 Adresse : (ec)
| Sujet: (done) T'ES PARTIE DANS LA FUMÉE. Dim 5 Fév - 17:19 | |
| © tumblr;Persia Winslet Âge, date et lieu de naissance ; 25 ans, née le dix janvier à Houston. Nationalité ; américaine. Statut sentimental ; occupée à se battre pour une cause perdue. Statut professionnel ; vendeuse dans une supérette. Team ; team neutral.
Qualités & Défauts ; névrosée, mythomane, confuse, éblouissante, convaincante, calculatrice, coléreuse, ivrogne, impulsive, torturée, complexe.
Ce que vous devez savoir ; met rarement du vernis parce que ça s'écaille trop vite ; est tombée folle amoureuse du copain de sa sœur aînée, Raphaël, qui ne l'a jamais prise au sérieux ; cache dans un petit coin de son cœur une douceur insoupçonnée qu'elle réservait autrefois à Faye ; est incapable de prononcer le mot suicide, Faye étant à l'origine de ce mal ; a un faible pour la Vodka pure et croit dur comme fer qu'elle a eu une vie antérieure en Russie (bien qu'elle déteste la fourrure) ; supporte très, très mal la famille de Fresno.
Il était une fois...
Douce utopie qui me tend les bras, rêves inaboutis en partie dissimulés derrière une nuée d'illusions, songes dérobés à mon esprit en déperdition, et pourtant, toujours cette étincelle qui allume et réchauffe mes prunelles, ce feu qui se consume en moi malgré le froid qui constitue mon blindage. Alors on persévère pour sauver ce pathétique mariage de nos deux âmes brisées, on ne rechigne pas à la première épreuve infligée par cette vie pleine d'insouciance, de folies enivrantes, on s'applique parce qu'il est le trophée au bout du tunnel sombre, il est cette récompense qu'on veut à tout prix atteindre, effleurer du bout des doigts, à peine toucher de peur de briser ce bonheur éphémère. FRESNO DAVIS.
« Innocence, enfance volées. »
Le parquet qui craque doucement, le silence et l'obscurité qui rendent l'instant morbide, et ce sentiment d'être cette infamie, cette abomination à la nature, et les pas qui se rapprochent, mon rythme cardiaque effréné qui voit ses limites voler en éclats ; le goût de la répétition perdure dans ma bouche, ce goût infâme, dégueulasse. La porte grince et il pénètre dans mon antre, dans mon environnement de gamine, son signe de tête presque amical me donne envie de vomir, il l'interprète peut-être comme une sorte de code, qu'il partage cependant seul. Il y a ce trou béant dans ma poitrine, ce vide, cette absence de sensation qui flinguent net le peu d'humanité qui me reste. Alors, il soulève ma couette, dévalise ignoblement mon âme dénuée de chaleur, et il se plaque contre mon corps compact comme une boulette. Les larmes ne viennent plus, il m'a asséchée ce con, il a dérobé les derniers sentiments qui voulaient encore de moi, et j'évite son sourire carnassier, je me retiens de crier pour ne pas réveiller la maisonnée, cependant l'intégralité de mon être hurle, hurle à la mort pour remplacer la chape de plomb, pour couvrir son souffle chaud dans mon oreille, son souffle de buffle, et je grimace, je meurs de l'intérieur quand il me pénètre avec force, violence, cruauté. Il assassine mon innocence à coups de reins, au milieu des posters des Jackson Five. « T'es bonne, Persia. » me marmonne-t-il à l'oreille ; condamnée par une phrase sordide. Mon petit papa.
« Les gouttes de sueur perlent sur mon front, pareilles à ma lâcheté. »
Ses yeux suppliants qui me fixent, trop brillants, implorants et ça me prend les tripes, ça me serre le cœur parce que ma lâcheté m'est renvoyée en pleine gueule, elle ne se roule pas par terre comme je l'avais escompté, elle ne pleure pas, ne me fait pas de crise, elle reste stoïque et c'est justement ce silence qui me rend plus coupable encore. Elle me regarde sans un mot, se bornant à plaquer son regard morne sur mon corps fébrile, j'ai envie de la prendre dans mes bras et lui assurer que son futur ne sera pas compromis par mon absence, la rassurer du mieux que je le peux, mais je n'en fais rien parce qu'évidemment à la dernière minute, je me dégonfle. Peureuse. Faible. Les adjectifs péjoratifs déferlent sur mon âme calcinée par la douleur, je suis carbonisée à l'instar de mon cœur, ce putain d'organe décidément pas digne de confiance, ça tambourine trop fort là-dedans, il va finir par se faire la malle le coquin, je ne survivrai pas à sa course folle. Faye. Tu t'en sortiras parce que t'es jolie, que ton conte de fée se réalisera un jour, ton prince charmant prendra soudainement conscience de ton existence et cet enfer sordide cessera ; ça te réussira, tu oublieras le souvenir aigre que je te laisse, et le parfum de la trahison s'estompera peu à peu, pour finalement finir quelque part dans le néant. Le néant. Ce mot insignifiant. « Dégage Persia. » Ce ton excédé, désespéré qui me donne le tournis, ça fout un désordre monstre dans mon esprit embrumé, et mes émotions sont sur le point de déborder. Ça déborde, ouais. « Faye.. » Et puis, un pas de trop. « MAIS DÉGAGE, BARRE-TOI, CASSE-TOI, LAISSE-MOI POURRIR ICI, C'EST PAS COMME SI TU SAIS CE QUI VA SE PASSER CE SOIR. » J'ai mal à en crever de faillir à mon rôle de cadette, on devait te soutenir, on avait promis d'effacer tes instabilités qui te rendent si faible ma petite Faye, mais c'est ta colère qui me rassure, qui m'enlève un quart du dixième de la culpabilité stridente que je ressens, c'est tellement plus facile de gueuler que rester silencieuse ; finalement, tu n'es pas si différente du commun des mortels. Je voudrais capter son regard une dernière fois, lui transmettre l'amour débordant que j'ressens à son égard mais elle m'évite, elle se cache pour mieux se protéger -évidemment. Alors, je pars pour oublier ce quotidien qui me défrise, pour connaître une tout autre réalité, peut-être plus rugueuse, plus acide.
« Faye, la culpabilité m'emplit la bouche et ça me donne envie de dégueuler. »
Faye, elle a renoncé à cette vie qui ne lui correspondait pas, Faye, elle a capitulé devant tant de violence, de rage, la pauvre, si elle savait que c'est ici ma première raison de vivre. Ça me serre le bide, ça envahit mon être comme un poison indésiré qui s'insinuerait à l'intérieur, ça me brûle, c'est corrosif la douleur putain, ça s'infiltre, je le sens l'indésirable et c'est un froid glacial qui prend possession de mon corps encore chaud de nos dernières étreintes, je me languis de ses baisers fraternels, de cette faiblesse qu'elle s'évertuait à dissimuler. Faye. Je m'enivre encore de ton odeur, mes efforts se sont révélés désespérément vains, il ne me reste qu'une ombre, d'un fantôme tout au plus, et tu as délibérément fourni l'illusion que j'ai réclamée à cor et à cri, tu m'as laissé t'entraîner dans ce tourbillon incessant avant de me regarder lamentablement sombrer, seule, et tu es remontée à la surface, avec ce sourire victorieux éclairant ton visage. La saveur âcre et rance de la trahison m'emplit la bouche, et j'ai cette désagréable impression d'avoir été abusée par tes leurres, et cette magie qui a ébloui mes prunelles pendant un instant. Ma petite voleuse de rêves. C'est tellement plus jouissif de contempler ma déchéance depuis là-haut, le pathétique a atteint son apogée, une seconde, et puis, on s'est affaissées dans un râle écœurant, j'aurais dû me douter, comprendre que ma condamnation avait été signée depuis belle lurette. Alors, je me jette de toutes les forces contre le matelas qui épouse mon dos, je m'élance avec le fol espoir que ma tête explose, BOUM, il y aura des petits morceaux de Persia plein la chambre et les enquêteurs ne comprendront pas, je veux que mon crâne éclate contre les barreaux froids et métalliques de mon lit, il faut que cette hargne, cette rage incessantes sortent de mon corps, c'est un trop-plein d'émotions que j'abrite, je suis surchargée et je me suis arrêtée en chemin ; je ne parviens plus à avancer sans toi, Faye. Ce sont pourtant les draps au toucher rêche qui m'accueillent, j'en chialerais si la situation ne contenait pas tout ce pathétique effroyable, mais à la place, c'est un immense éclat de rire qui vient secouer l'intégralité de mon être. Des sanglots qui me font hoqueter d'ivresse, je perds la notion du temps et ne fais rien pour la retrouver, c'est tellement bon d'être déboussolée, sans repères, ça réanimera peut-être le feu ardent en moi qui s'est effacé petit à petit, se faire abandonner par une lâche qui s'envole sans un mot, ça inspire. Ça s'agite à l'intérieur, il faut évacuer cette douleur qui me dévore à mesure que les secondes défilent, ça mine mon moral, ça pulvérise mes résolutions encore fraîches, délicate torture qui prend possession de mon âme.
« Fresno, c'était ma pochette surprise. »
Nos corps se meuvent comme un seul. Mélange d'harmonie et de grâce. Ma tête se projette en arrière sans que je puisse l'en empêcher, et je sens ses mains qui prennent possession de mes hanches. Je ne maîtrise plus mon corps, mes pulsions prennent le dessus. Ses paumes descendent sensuellement le long de mon corps, mon bras droit se lève, comme au ralenti. Mouvement interprété comme celui de la victoire. Je sens son souffle court tout contre mon oreille et je ferme les yeux. La musique n'est plus. Seules les basses sourdes résonnent dans mes tympans.
Euphorie. La chanson cesse abruptement, comme un désastre surgi de nulle part. Les respirations se calment, le retour sur Terre fait mal. Quelques minutes d'égarement, honteusement ravies, qui nous mènent droit au Paradis. La nécessité de sauver les apparences est révolue. Je regarde un moment son regard qui hésite encore entre le gris et le vert. Les musiques s'enchaînent alors qu'il me propose d'interrompre cet instant, pourtant idyllique.
Déception. Ses pieds nus battent une rythmique imaginaire. Il balance un peu sa chaise d'avant en arrière, tout en formant des ronds de fumée. Une clope à la bouche, des cils trop longs, des cheveux ébouriffés et surtout, des iris dramatiques ; ce type est un concentré de provocation. Autour, le temps s'accélère, les corps suent, les cœurs s'emballent. Je suis peut-être la seule. La seule à remarquer cet ange déchu. J'esquisse un infime mouvement de la main, dans l'espoir d'agripper sa cigarette. Il me la tend, avec un sourire, comme s'il excusait ma maladresse, juste à peine feinte. Je les fixe, lui et sa provocation indécente, j'espère y retrouver des petits morceaux de le Fresno d'autrefois mais c'est dans le vide que je me jette pitoyablement, c'est sur le sol que je vais m'écraser, c'est le macadam que je vais affronter. Fresno, il est devenu ce type aguichant, à l'odeur scandaleusement attirante, il est maintenant ce mec que toutes les filles veulent sauter, il n'a qu'à claquer les doigts pour aller se vider les couilles dans la première pétasse en vue, Fresno il a ce sourire fascinant que je ne me résous pas à oublier, il s'excuse presque d'être aussi beau. Pauvre con. Et on est là, comme deux abrutis, à se regarder, à court de paroles parce qu'on a trop vécu. J'ai envie de te hurler que je t'aime comme une forcenée, une démente, une cinglée qui ne parvient plus à gérer toute cette affection qui déborde de son petit cœur pas bien vaillant, je suis cette empotée qui pense que la douleur, l'obsession, la folie valent mieux que la sobriété, la stabilité et autres conneries en -é. On est faits pour être réunis dans un chaos salvateur, pauvre fou.
Alors je m'approche de toi, doucement, lentement, parce qu'au moindre mouvement trop brusque, je te ferais fuir, je prends le temps Fresno parce que j'ai trop attendu, espéré ce moment, j'ai retravaillé mille fois les détails dans ma tête pour que cette scène soit parfaite, j'y ai mis toute mon énergie pour qu'elle soit la plus belle possible. Nos lèvres sont dangereusement proches, une flamme inédite danse dans mes prunelles mais je ne veux pas te la dissimuler, d'ailleurs tu l'as certainement déjà remarquée, ce soir je suis nue devant toi, je ne me dérobe pas devant ton regard un peu fiévreux. Et puis, il y a l'apogée, cette explosion à laquelle je n'étais pas censée survivre, ce feu qui se consume en moi, ce débordement qui répand cette douce sensation dans tout mon être, et je ne peux pas m'empêcher de murmurer, tout contre tes lèvres, que je t'aime, que je suis folle amoureuse de toi depuis toujours, que la Terre ne résistera pas à l'ouragan Fresno/Persia. « Il faut qu'on arrête Persia. Faut qu'on arrête, on.. on n'y survivra pas. » Fol espoir, désirs vains, desseins inaboutis, perspectives d'avenir brûlées vives. Tu ne vois pas que mon cœur est en train de se faire la malle, que tu le poursuis comme un aliéné avec une hache au bout des bras ? Je sens bien que t'essaies de me faire mal, tu vas y parvenir mon Fresno, tu vas arriver au bout de ce tunnel obscur mais je ne suis pas ta récompense, à la place, c'est Bo, ta pétasse de sœur, qui t'attend pour corrompre ton âme déjà souillée par mon esprit malsain ; et puis, tu m'assènes le coup de grâce, tu décapites mon cœur qui ne crépite déjà plus sous tes langoureuses œillades, il tombe en miettes mon organe pas franchement digne de confiance, il dépérit, il devient terne, fade, à l'instar des sentiments que tu ne m'as jamais portés. Quelle idiote je fais.
C'est une palette de sentiments que tu peux lire sur mon visage, fais-toi plaisir Fresno, vois comme tu me martyrises, comme tu me suces jusqu'à la moelle, tu es mon bourreau, mon mercenaire, alors je t'ai suivi aveuglément. Mais réagis bon sang, me laisse pas patauger esseulée, comme une folle, une dingue, dans cet océan de langueurs, dans ce tourbillon sombre qui veut ma peau, qui menace de me happer, réagis Davis, dis-moi quelque chose, hurle-moi que tu me détestes, dégueule ta repartie acide à mes pieds, enfonce-moi un pieu dans le corps, dans le cœur, pour mettre fin à cette insupportable douleur qui est mienne. Mais tu te renfermes dans ton mutisme, tu préfères rêver plutôt qu'affronter la réalité vaseuse, tu m'exaspères avec ta fausse douceur, tes sentiments surjoués que tu m'as vendus pendant toutes ces années. Je ne sens même pas les larmes ruisseler sur mes joues creuses, je n'entends pas le boucan que font ces corps en folie, je fais abstraction de tout ce qui m'entoure pour ne garder que l'image de ton visage amorphe, mon petit Fresno.
« Fresno, j'lai dans la peau. »
Je vais te forcer à m'aimer puisque tu sembles si déterminé à me repousser.
- Spoiler:
Dernière édition par Persia Winslet le Dim 5 Fév - 19:55, édité 16 fois | |
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